Le château de Versailles appartient au patrimoine historique et architectural de la France. Sa renommée est mondiale et il fait partie des monuments attirant le plus de touristes chaque année. Afin de le préserver des outrages du temps, il connaît une rénovation constante. En 2019, un vaste chantier a été lancé : la restauration de la toiture de sa chapelle royale. Couvreurs et soudeurs ont travaillé pour reconstruire intégralement son toit : chéneaux en plomb nécessitant l’usage du fer à souder, création de voliges en sapin, ardoises à percer et à clouer, et ornements à reconstituer.
La chapelle du château de Versailles, chef d’œuvre de l’époque de Louis XIV
Louis XIV aimait les artistes, qu’ils soient dramaturges, musiciens, jardiniers ou architectes. Avec la construction du château de Versailles et de sa chapelle royale, il a réuni les plus grands visionnaires de son époque pour s’assurer d’une réussite totale.
Près de cinq siècles plus tard, leur réalisation commune fait encore parler dans le monde entier. L’architecture demeure dans notre patrimoine historique comme le témoin unique de l’art baroque français et de son originalité.
Le château de Versailles fut la résidence des rois de France et le cadre d’une vie de fastes, où la cour se pressait. La chapelle royale abritait les messes quotidiennes, ainsi que les cérémonies religieuses exceptionnelles.
Plus de quarante ans après sa dernière restauration d’envergure, la toiture de la chapelle royale a eu besoin d’une nouvelle remise à neuf qui a nécessité le travail de dix-huit couvreurs à temps plein, pendant deux ans.
Tout a été remis à neuf, les voliges en bois de sapin, les ardoises pour l’étanchéité, les ornements et parements, la statuaire, les vitraux et les chéneaux en plomb.
Le travail au fer à souder des chéneaux en plomb de la chapelle royale
Il a fallu en tout 70 tonnes de plomb pour rénover la toiture de la chapelle royale et ses chéneaux.
Lorsqu’un toit est rénové, les couvreurs travaillent de bas en haut. Cela signifie que la rénovation a commencé par le travail au fer à souder des chéneaux en plomb, pour remonter ensuite en direction des arêtières et ornements, en passant par les ardoises, clouées à l’aide d’une pointe de cuivre.
Les chéneaux sont refaits à neuf, avec du plomb de 4 millimètres. Les pièces de plomb qui servent à former les chéneaux mesurent 3 mètres de long et pèsent 120 kilos chacune. Le plomb est ensuite façonné pour former le chéneau. Lorsque la température est trop basse, le plomb a besoin d’être légèrement chauffé au fer à souder, afin de devenir plus malléable.
Les plaques de plomb sont ensuite soudées entre elles pour former un réceptacle étanche qui dérive les eaux de pluie et les empêche de ruisseler sur la façade. Les couvreurs doivent respecter les joints de dilatation pour que le cuivre dispose du volume pour se dilater et se rétracter en fonction des conditions climatiques, tout en continuant à assurer sa fonction d’étanchéité.
Les chéneaux permettent à terme de collecter les eaux pluviales qui ruissellent le long des ardoises. Ils récupèrent aussi tous les débris, notamment végétaux, qui sont véhiculés par le vent.
Enfin, les couvreurs terminent par une dernière soudure pour parfaire les faîtages et les arêtiers. Ces deux pièces de charpente constituent les angles saillants en haut et sur les côtés du toit.
Les couvreurs de la chapelle royale sont très fiers de travailler sur cet extraordinaire monument historique. Ils ont à cœur de le restaurer dans ses moindres finitions pour laisser cet héritage aux générations suivantes.